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Ils diront à la montagne

Derniers commentaires
21 septembre 2006

De ma folie (2)

"Ils diront à la montagne" : discussion virtuelle entre penseurs réunis ici artificiellement par montages/collages + ou - aléatoires de citations diverses ou courts extraits récoltés au fil de lectures éclectiques.

   

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   Aimer (1)

 

Louise Labé

Je vis, je meurs ; je me brûle et me noie ;
J’ai chaud extrême en endurant froidure :
La vie m’est et trop molle et trop dure.
J’ai grands ennuis entremêlés de joie.
Tout à coup je ris et je larmoie
Et en plaisir maint grief tourment j’endure.
Mon bien s’en va, et à jamais il dure.
Tout en un coup je sèche et je verdoie.
Ainsi Amour inconstamment me mène.
Et quand je pense avoir plus de douleur,
Sans y penser je me trouve hors de peine.
Puis quand je crois ma joie être certaine
Et être au haut de mon désiré heur,
Il me remet en mon premier malheur.

 

Jean D’Ormesson

Longtemps, j’avais cru que les sentiments étaient univoques et tranchés à la façon des corps simples ou des couleurs fondamentales : on aimait, on ne s’aimait plus, on détestait, on regrettait, on espérait, on préférait. J’avais appris qu’ils étaient ambigus et contradictoires et qu’il était possible de regretter ses bourreaux, de craindre ce qu’on espérait, d’aimer encore ceux qu’on aimait plus, de préférer ce qu’on détestait.

 

Vincent Van Gogh

Du moment que nous nous efforçons de vivre sincèrement, tout sera pour le mieux, même si nous devons avoir inévitablement des peines sincères et de véritables désillusions ; nous commettrons probablement aussi de lourdes fautes et accomplirons de mauvaises actions, mais il est vrai qu’il vaut mieux d’avoir l’esprit ardent, même si l’on doit commettre plus de fautes, que d’être mesquin et trop prudent. Il est bon d’aimer autant que l’on peut, car c’est là que gît la vraie force, et celui qui aime beaucoup accomplit de grandes choses et en est capable, et ce qui se fait par amour est bien fait.

 

Georges Perros

L’amour c’est le corps qui s’émeut en même temps que l’intelligence, que la connaissance, et la bat de vitesse, quoique enrichi par elle, si bien qu’elle ignore si elle est vaincue ou séduite.

 

Vincent Van Gogh

Mon Dieu comme cela est beau Shakespeare. Qui est mystérieux comme lui ? Sa parole et sa manière de faire équivaut bien tel pinceau frémissant de fièvre et d’émotion. Mais il faut apprendre à voir et apprendre à vivre.

 

« Si deux sont l’un avec l’autre en paix dans la même maison, ils diront à la montagne « Déplace-toi ! » et elle se déplacera. » Evangile apocryphe de Thomas, 53

   


Louise Labé
Jean D’Ormesson, « Voyez comme on danse »
Vincent Van Gogh, « Lettres à son frère Théo »
Georges Perros, « Papiers collés »

   

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21 septembre 2006

De ma folie (1)

"Ils diront à la montagne" : discussion virtuelle entre penseurs réunis ici artificiellement par montages/collages + ou - aléatoires de citations diverses ou courts extraits récoltés au fil de lectures éclectiques.

« Rien ne m'est sûr que la chose incertaine. »
François Villon, 1431-1463



 Etre là (1)

André Gide
Toi qui viendras lorsque je n'entendrai plus les bruits de la terre et que mes lèvres ne boiront plus sa rosée - toi qui, plus tard, peut-être me liras — c’est pour toi que j'écris ces pages; car tu ne t’étonnes peut-être pas assez de vivre; tu n’admires pas comme il faudrait ce miracle étourdissant qu'est la vie.

   
Théodore Monod
Au désert, l’heure du thé est un moment de repos, mais aussi une cérémonie. Il faut trouver du bois, rarissime. Préparer le feu. Le premier thé est amer comme la vie. Pour ma part, je n’ai pas trouvé la vie amère, car j’ai été doté de grands privilèges. La vie a aiguisé ma curiosité, mon goût de la recherche. Mon étonnement est insatiable. Le deuxième thé est fort comme l’amour, le troisième suave comme la mort.

 

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Georges Perros
Le fait même de se montrer sans cesse aux autres avec le masque de celui que l’on voudrait être nous fait perdre l’envie d’être véritablement celui-là et de travailler à le devenir.

   

Antoine de Saint-Exupéry
Où nous emportes-tu ? Ce navire sombrera avec le fruit de nos efforts. Dehors je sens que le temps coule en vain. Je sens le temps qui coule. Il ne doit point couler ainsi, sensible, mais durcir et mûrir et vieillir. Il doit ramasser peu à peu l’ouvrage. Mais que durcit-il, désormais, qui vienne de nous et qui restera ?

Car le chagrin est toujours fait du temps qui coule et n’a point formé son fruit. Il est chagrin de la fuite des jours, du bracelet perdu lequel est du temps qui s’égare, ou de la mort du frère laquelle est du temps qui ne sert plus.

Ceux-là ne savent point attendre et ne comprendront aucun poème, car leur est ennemi le temps qui répare le désir, habille la fleur ou mûrit le fruit. Ils cherchent à tirer leur plaisir des objets, quand il ne se tire que de la route qui se lit au travers. Moi je vais, je vais et je vais. Et quand me voici dans le jardin qui m’est une patrie d’odeurs, je m’assieds sur le banc. Je regarde. Il est des feuilles qui s’envolent et des fleurs qui se fanent. Je sens tout qui meurt et se recompose. Je n’en éprouve point de deuil. Je suis vigilance, comme en haute mer. Non patience, car il ne s’agit point d’un but, le plaisir étant de la marche. Nous allons, mon jardin et moi, des fleurs vers les fruits. Mais à travers les fruits vers les graines. Et à travers les graines vers les fleurs de l’année prochaine. Je ne me trompe point sur les objets.

 

Umberto Eco
L'unique chose à quoi on doit penser, et je m'en rends compte sur la fin de ma vie, c'est à la mort.

   

« Si deux sont l’un avec l’autre en paix dans la même maison, ils diront à la montagne « Déplace-toi ! » et elle se déplacera. » Evangile apocryphe de Thomas, 53

 


André Gide, "Les nourritures terrestres" ou "Paludes" ? (je ne sais plus !)
Théodore Monod, « Le chercheur d’absolu »
Georges Perros, « Papiers collés »
Antoine de Saint-Exupéry, « Citadelle »
Umberto Eco, « Le nom de la rose »

   

21 septembre 2006

Du monde qui nous porte (16)

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   Le temps (3)

   

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Marc Aurèle

Réfléchis souvent à la rapidité avec laquelle est emporté et passe tout ce qui existe et tout ce qui naît. La substance des êtres est comme un fleuve qui coule sans cesse ; un changement continu est la loi de toute activité ; tout principe efficient est sujet à mille variations. Presque rien n’est stable, et tout proche est le gouffre béant de l’infini du passé et de l’avenir, où tout s’évanouit. N’est-il donc pas un fou, celui qui au milieu de tout cela, s’enfle ou s’agite, ou se tourmente, en comptant pour quelque chose la cause de son trouble, le moment où il a été conçu et le temps qu’il peut durer ?


Charles Baudelaire

Horloge! Dieu sinistre, effrayant, impassible,
Dont le doigt nous menace et nous dit : "Souviens-toi!"
Les vibrantes Douleurs dans ton cœur plein d'effroi
Se planteront bientôt comme dans une cible

 

Chef Seattle

Après tout, nous sommes peut-être frères. Nous verrons bien. Il y a une chose que nous savons, et que l'homme blanc découvrira peut-être un jour - c'est que notre Dieu est le même Dieu. Il se peut que vous pensiez maintenant le posséder comme vous voulez posséder notre terre, mais vous ne pouvez pas. Il est le Dieu de l'homme, et sa pitié est égale pour l'homme rouge et le blanc. Cette terre Lui est précieuse, et nuire à la terre, c'est accabler de mépris son créateur. Les blancs aussi disparaîtront ; peut-être plus tôt que les autres tribus. Contaminez votre lit, et vous suffoquerez une nuit dans vos propres détritus.

 

Lao Zi

Le sage se garde d’amasser
Plus il vit pour les autres et plus il s’enrichit
Plus il dispense aux autres et plus il est comblé
La Voie du Ciel : gratifier sans nuire
La Voie de Sage : œuvrer sans batailler.


Georges Perros

Dès qu’un homme ressent l’éternité, l’instant se décroche du clou.

Aimez-vous les uns les autres et foutez-moi la paix.

   

« Si deux sont l’un avec l’autre en paix dans la même maison, ils diront à la montagne « Déplace-toi ! » et elle se déplacera. » Evangile apocryphe de Thomas, 53



 

Marc Aurèle, Livre V, 23
Charles Baudelaire, « L'horloge », in « Les Fleurs du Mal »
Chef Seattle, 1854, Réponse au gouvernement américain
Lao Zi, “Tao te king”, 81
Georges Perros, « Papiers collés »

   

21 septembre 2006

Du monde qui nous porte (15)

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   Le temps (2)

   

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"Sylvebarbe"
Chêne de Guillotin - Brocéliande

   
   

Antoine de Saint-Exupéry
Car ainsi que de l’arbre, tu ne sais rien de l’homme si tu l’étales dans sa durée et le distribue dans ses différences. L’arbre n’est point semence, puis tige, puis tronc flexible, puis bois mort. Il ne faut point le diviser pour le connaître. L’arbre, c’est cette puissance qui lentement épouse le ciel. Ainsi de toi, mon petit d’homme. Dieu te fait naître, te fait grandir, te remplit successivement de désirs, de joies et de souffrances, de colères et de pardons, puis Il te rentre en Lui. Cependant, tu n’es ni cet écolier, ni cet époux, ni cet enfant, ni ce vieillard. Tu es celui qui s’accomplit. Et si tu sais te découvrir branche balancée, bien accrochée à l’olivier, tu goûteras dans tes mouvements l’éternité. Et tout autour de toi se fera éternel. Éternelle la fontaine qui chante et qui a su abreuver tes pères, éternelle la lumière des yeux quand te sourira la bien-aimée, éternelle la fraîcheur des nuits. Le temps n’est plus un sablier qui use son sable, mais un moissonneur qui noue sa gerbe.

Merleau-Ponty
On dit qu’il y a un temps comme il y a un jet d’eau : l’eau change et le jet demeure parce que la forme se conserve ; la forme se conserve parce que chaque onde successive reprend les fonctions de la précédente : onde poussante par rapport à celle qui poussait, elle devient à son tour onde poussée par rapport à une autre ; et cela même vient enfin de ce que, depuis la source jusqu’au jet, les ondes ne sont pas séparées : il n’y a qu’une seule poussée, une seule lacune dans le flux suffirait à rompre le jet.

Ilya Prigogine
La question de la naissance du temps et celle des origines resteront sans doute toujours posées ; Tant que la relativité générale était considérée comme une théorie close, finale, le temps semblait avoir une origine et l’image d’une création de l’Univers comme processus unique et singulier semblait s’imposer. Mais la relativité générale n’est pas close, pas plus que la mécanique classique ou quantique. En particulier, nous devons unifier relativité et théorie quantique en tenant compte de l’instabilité des systèmes dynamiques. Dès lors, la perspective se transforme. La possibilité que le temps n’ait pas de commencement, que le temps précède l’existence de notre univers devient une alternative raisonnable.

Sacha Guitry
Ah ! Que c'est long, une minute ...
et dire que les années passent si vite !


« Si deux sont l’un avec l’autre en paix dans la même maison, ils diront à la montagne « Déplace-toi ! » et elle se déplacera. » Evangile apocryphe de Thomas, 53




Antoine de Saint-Exupéry, « Citadelle »
Merleau-Ponty
Ilya Prigogine, « La fin des certitudes »
Sacha Guitry

21 septembre 2006

Du monde qui nous porte (14)

"Ils diront à la montagne" : discussion virtuelle entre penseurs réunis ici artificiellement par montages/collages + ou - aléatoires de citations diverses ou courts extraits récoltés au fil de lectures éclectiques.

 Le temps (1)

Théodore Monod
Dans l’Egypte ancienne, l’exercice du Pouvoir était indissociable de la Sagesse. Celle-ci était un réservoir de forces de création, d’art de vivre, d’art tout court. L’homme est à la recherche d’une issue de secours. Il se sent au bout de l’impasse où il s’est lui-même engouffré et placé en esclavage. Il doit s’orienter dans une voie meilleure ou moralement acceptable. Le temps qui lui a été imparti pour s’améliorer est dépassé et les menaces qui pèsent maintenent sur l’espèce humaine sont très lourdes.

 

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Paris boulevard périphérique - 2005

Platon
Mais quelle est la grande chose qui peut trouver place dans un court espace de temps ? Tout ce temps, en effet, qui sépare l’enfance de la vieillesse est bien court par rapport à l’éternité.

 

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Le Laocoon - Rome Musées du Vatican

Théodore Monod
Cet homme empêtré par ses propres créations est en quête d’adaptation. Mais ni le temps ni le cosmos ne font partie des recettes de la résurgence. L’homme épuise l’un et l’autre.

 

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Rome - Le forum romain

Saint Augustin
Qu’est-ce donc que le temps ? Si personne ne me le demande, je le sais ; mais si on me le demande et que je veuille l’expliquer, je ne le sais plus. Pourtant, je le déclare hardiment, je sais que si rien ne se passait, il n’y aurait pas de temps passé ; que si rien n’arrivait, il n’y aurait pas de temps à venir ; que si rien n’était, il n’y aurait pas de temps présent. Comment donc, ces deux temps, le passé et l’avenir, sont-ils, puisque le passé n’est plus et que l’avenir n’est pas encore ? Quant au présent, s’il était toujours présent, s’il n’allait pas rejoindre le passé, il ne serait pas du temps, il serait l’éternité. Donc, si le présent, pour être du temps, doit rejoindre le passé, comment pouvons-nous déclarer qu’il est aussi, lui qui ne peut être qu’en cessant d’être ? Si bien que ce qui nous autorise à affirmer que le temps est, c’est qu’il tend à n’être plus.

   
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Pointe Saint-Mathieu - Bretagne

Emmanuel Kant
Le temps n’est autre que la forme du sens interne, c’est-à-dire de l’intuition de nous-mêmes et de notre état intérieur.

 

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Chêne des Hindrés - Brocéliande

André Gide
Je ne chercherais plus rien à faire, s'il m'était dit, s'il m'était prouvé, que j'ai tout le temps pour le faire.


« Si deux sont l’un avec l’autre en paix dans la même maison, ils diront à la montagne « Déplace-toi ! » et elle se déplacera. »
Evangile apocryphe de Thomas, 53



Théodore Monod, « Le chercheur d’absolu »
Platon, « La République »
Saint Augustin, « Les confessions »
Emmanuel Kant
André Gide, « Les Nourritures terrestres »

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21 septembre 2006

Du monde qui nous porte (13)

   Religion (3)

"Ils diront à la montagne" : discussion virtuelle entre penseurs réunis ici artificiellement par montages/collages + ou - aléatoires de citations diverses ou courts extraits récoltés au fil de lectures éclectiques.

Paul Valéry
L’idée de la mort est le ressort des lois, la mère des religions, l’agent secret ou terriblement manifeste de la politique, l’existant essentiel de la gloire et des grandes amours, – L’origine d’une quantité de recherches et de méditations.
Parmi les produits les plus étranges de l’irritation de l’esprit humain par cette idée (ou plutôt par ce besoin d’idées que nous impose la constatation de la mort des autres), figure l’antique croyance que les morts ne sont pas morts, ou ne sont pas tout à fait morts.

L. Rosenfeld
Toute théorie est fondée sur des concepts physiques associés à des idéalisations qui rendent possible la formulation mathématique de ces théories ; c’est pourquoi « aucun concept physique n’est suffisamment défini sans que soient connues les limites de sa validité », limites provenant des idéalisations mêmes qui le fondent.

Jean-Philippe Lauer
Le monde d’aujourd’hui me donne la sensation d’une grande pagaille. Il est évident que le XXe siècle a été un siècle de très grande évolution, bouleversé par le développement vertigineux des sciences mais aussi par la barbarie humaine. Je suis né au milieu des calèches à chevaux et j’ai vu l’homme marcher sur la Lune ! Cette prise du pouvoir par la pensée scientifique a fini par évacuer la religion et la spiritualité. Quelle différence avec la civilisation Egyptienne ancienne où le moindre détail de l’existence puisait sa raison d’être dans le religieux, où chaque détail de l’art reposait sur une volonté d’éternité ! Il y a un abîme entre eux et nous. C’est peut-être la raison pour laquelle l’Egypte fascine tant. La formidable croyance en l’au-delà fut un perpétuel défi au temps et à la mort. Qu’en est-il à présent de notre rêve d’éternité ?

Théodore Monod
A l’instar de Teillhard de Chardin, je pense que « le grand problème est celui de l’Un et du Multiple ». Je déplore la méthode fractionnée de notre époque. Les tâches coupées en tranches, privées de leurs racines. L’homme s’est retiré du cosmique, de la fascination de l’universel, de la totalité. Des valeurs propres aux poètes, aux artistes, aux mystiques.

bernaches
envol de bernaches

Tout se relie, comme l’enseigne le fossile jurassique d’Allemagne, un oiseau pourvu de dents et d’une longue queue. C’est la preuve de la parenté entre les oiseaux et les reptiles. Les mutations, les adaptations, les mixages de l’espèce animale nous permettent de penser que la disparition de l’Homo sapiens sur le globe verra l’apparition d’une race supérieure animale –– laquelle ? Telle est la grande question ! A partir d’un iota, d’une parcelle de matière, commence l’évolution ; mais les passages entre un groupe et un autre restent mystérieux, pleins de points de suspensions qu’il nous faut relier. Tout se tient, de la fleur à l’étoile. L’homme moderne devrait se souvenir que le primate est son cousin. Que la planète n’est pas un bilboquet. Finissons-en avec la leçon de ténèbres et retrouvons le credo de la réconciliation et d’une humilité bénéfique. L’homme n’est pas "le Roi de la Création ".

Carol Shapiro
Il y a aussi une phrase du talmud qui dit "hasard, c'est le nom qu'on donne à Dieu quand il voyage incognito". Les voies du hasard sont donc impénétrables...

« Si deux sont l’un avec l’autre en paix dans la même maison, ils diront à la montagne « Déplace-toi ! » et elle se déplacera. » Evangile apocryphe de Thomas, 53



Paul Valéry
L. Rosenfeld, "Les théories de la causalité", in Ilya Prigogine, « La fin des certitudes »
Jean-Philippe Lauer, « Je suis né en Egypte il y a 4700 ans
Théodore Monod, « Le chercheur d’absolu »
Carol Shapiro

21 septembre 2006

Du monde qui nous porte (12)

 

"Ils diront à la montagne" : discussion virtuelle entre penseurs réunis ici artificiellement par montages/collages + ou - aléatoires de citations diverses ou courts extraits récoltés au fil de lectures éclectiques.

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Aujourd'hui 20 mars 2006 à 18h 26m TU (soit 19h26m heure légale française) c'est l'équinoxe de printemps.
C'est le jour où le Soleil se lève plein Est et se couche plein Ouest. L'équinoxe de printemps dans l'hémisphère Nord correspond à l'équinoxe d'automne dans l'hémisphère Sud.

   Éclipse totale du 29 mars 2006 (site de l'IMCE)

   Religion (2)

 Théodore Monod
L’être humain n’est pas un îlot de chair né simplement pour satisfaire ses petits désirs. Il doit se rappeler qu’il fait partie d’un Tout, cosmique, social, humain ; que rien n’est achevé, ni l’homme ni la Terre. Des continents peuvent disparaîtrent comme émerger. L’être participe des préoccupations planétaires et universelles. La simple chute d’une goutte de pluie sur une feuille opère un changement. La bioéthique signifie que la chair, dans le domaine médical, est maintenent reliée à l’âme. L’homme ne doit pas être un plasma mais une action, un acte qui prend forme chaque jour.

Ilya Prigogine
C’est le flux d’énergie qui provient des réactions nucléaires à l’intérieur du soleil qui maintient notre écosystème loin de l’équilibre et qui a donc permis que la vie se développe sur la Terre. L’écart à l’équilibre conduit à des comportements collectifs, à un régime d’activité cohérent impossible à l’équilibre.

En fait, les anciens grecs nous ont légué deux idéaux qui ont guidé notre histoire : celui d’intelligibilité de la nature ou, comme l’a écrit Whitehead, de « former un système d’idées générales qui soit nécessaire, logique, cohérent, et en fonction duquel tous les éléments de notre expérience puissent être interprétés » ; et celui de démocratie basée sur le présupposé de la liberté humaine, de la créativité et de la responsabilité. Nous sommes certes très loin de l’accomplissement de ces deux idéaux, du moins nous pouvons désormais conclure qu’ils ne sont pas contradictoires.

Chef Seattle
Nous savons au moins ceci : la terre n'appartient pas à l'homme ; l'homme appartient à la terre. Cela, nous le savons. Toutes choses se tiennent comme le sang qui unit une même famille. Toutes choses se tiennent. Tout ce qui arrive à la terre, arrive aux fils de la terre. Ce n'est pas l'homme qui a tissé la trame de la vie : il en est seulement un fil. Tout ce qu'il fait à la trame, il le fait à lui-même.

Théodore Monod
Nous sommes quand même le produit d’une nébuleuse primitive dont notre sang porte les éléments, un morceau de l’univers. Tout est d’un seul tenant.

Lao Zi
Du renom et du corps quel est le plus précieux ?
Du corps, de la richesse quel est le plus estimable ?
De la perte et du gain quel est le plus douloureux ?

« Si deux sont l’un avec l’autre en paix dans la même maison, ils diront à la montagne « Déplace-toi ! » et elle se déplacera. » Evangile apocryphe de Thomas, 53



Théodore Monod, « Le chercheur d’absolu »
Ilya Prigogine, « La fin des certitudes »
Chef Seattle, 1854, Réponse au gouvernement américain
Théodore Monod, « Le chercheur d’absolu »
Lao Zi, “Tao te king”, 44

21 septembre 2006

Du monde qui nous porte (11)

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   Religion (1)

Ernst Robert Curtius
L’homme crée des outils pour transformer la matière. Aussi son intelligence est-elle adaptée au monde des corps solides ; ses plus grands succès, elle les obtient sur le plan mécanique. Mais autant la vie se trouve protégée sous la conduite de l’instinct, autant elle est menacée par l’intelligence . Si rien ne s’oppose à elle, elle peut devenir une menace pour l’existance de l’individu et de la société. Elle ne s’incline que devant les faits, c’est-à-dire les perceptions. Quand la « nature » a voulu parer aux dangers de l’intelligence, elle a dû créer des faits, des perceptions fictifs. Ceux-ci agissent comme des hallucinations, c’est-à-dire qu’ils se représentent à la pensée comme des faits réels et peuvent influencer l’action. Ainsi s’explique qu’avec l’intelligence surgisse la superstition. « Seuls les êtres intelligents sont superstitieux. » La « fonction fabulatrice » a été nécessaire à la vie. Elle se nourrit d’un reste d’instinct qui nimbe l’intelligence d’une sorte d’« aura ». L’instinct ne peut intervenir directement pour protéger la vie. L’intelligence, réagissant seulement aux images de la perception, c’est l’instinct qui crée des perceptions imaginaires . Celles-ci peuvent se manifester d’abord comme la conscience imprécise d’une « présence efficace » (le numen des Romains), puis sous une forme d’« esprits », et seulement très tard de dieux. La mythologie est un produit tardif et le chemin qui mène au polythéisme marque un progrès de la civilisation. L’imagination, créatrice de fictions et de mythes, a tendance à fabriquer des esprits et des dieux.

Théodore Monod
Le désert nous réapprend les gestes naturellement rituels, inscrits, voire érigés par le cosmos. Un homme soumis à la modernité et au béton est démuni dans un tel monde, s’il ne se rénégère pas aux deux niveaux essentiels qui le structurent verticalement et horizontalement : la Terre et le ciel. Le citadin n’est plus le fils de ces deux éléments nourriciers. Cette éternelle division entre Matière et Esprit doit cesser, comme cette idée trop répandue que le scientifique est le premier adepte de cette césure. La Matière est animée par l’Esprit. La montée de la vie et celle de l’esprit sont liées. Certains individus sont porteurs d’espoir. Quelques consciences sont capables de résister à la tradition guerrière. Une poignée de résistants ne se laisse pas domestiquer par la mise en condition générale. Les contestataires, même s’ils sont une goutte d’eau dans la mer, touchent les gens, ouvrent des esprits.

Luc Ferry
Il est clair que toute culture digne de ce nom, toute œuvre d’envergure, est à la fois particulière, enracinée dans un espace et dans un temps déterminés, et universelle, dotée de significations accessibles à d’autres hommes que ceux qui composent la communauté d’origine. C’est par là qu ‘elle devient singulière, qu’elle forme une « individualité », s’il est vrai que le singulier est la réconciliation du particulier et de l’universel.

« Si deux sont l’un avec l’autre en paix dans la même maison, ils diront à la montagne « Déplace-toi ! » et elle se déplacera. » Evangile apocryphe de Thomas, 53



Ernst Robert Curtius, « La littérature européenne et le Moyen Âge latin »
Théodore Monod, « Le chercheur d’absolu »
Luc Ferry, « Le nouvel Ordre écologique »

21 septembre 2006

Du monde qui nous porte (10)

"Ils diront à la montagne" : discussion virtuelle entre penseurs réunis ici artificiellement par montages/collages + ou - aléatoires de citations diverses ou courts extraits récoltés au fil de lectures éclectiques.



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  La ville   (2)


James Wines
Le danger, ici, est d’idéaliser par nostalgie un type de société proche de celle des aborigènes, refermée sur elle-même et totalement coupée du monde actuel et de sa haute technicité.

 

Théodore Monod

Les grandes tribus chamelières ne se préoccupent pas des frontières mais des territoires. Ils n’obéissent qu’à une autorité, celle du Désert et de Dieu. L’Afrique est constament en proie à des massacres dus à l’instauration de gouvernements-guérillas. C’est un gâteau que les puissances occidentales se partagent.

Les gouvernements, pour résoudre le soi-disant problème du sous-développement des nomades, veulent leur sédentarisation ; autrement dit, leur mort mentale. La liberté n’est pas aimée. Parqués, ils seront neutralisés, étouffés.

Le nomade ignore les frontières. Sa course est ancestrale. Il suit des traces transversales pour troquer les produits de son élevage, moutons sur pied, viande séchée, fromages, beurre, artisanat du cuir. Le « paiement » se résume en semoule, dattes, sucre, thé, couvertures. Mais maintenent, ils doivent organiser leur voyage en franchissant les frontières des Etats, ce qui signifie des détours clandestins et périlleux. Les points de jonction de ces tribus ont été modifiés. Le peuple du Sahara en général se contente de sa propre culture, de sa propre civilisation. Quand à sa méthode pour se soustraire à l’ennemi, elle consiste à utiliser le terrain, la mobilité, en évitant si possible le combat. Détruire un peuple qui sait vivre en autarcie, qui souhaite l’autodétermination et pouvoir circuler librement sur quelques arpents de sable est un bel exemple de dictature gratuite.


Benjamin Franklin

Ceux qui sont prêts à sacrifier un peu de liberté en échange d'un peu de sécurité ne méritent ni l'une ni l'autre.

   

« Si deux sont l’un avec l’autre en paix dans la même maison, ils diront à la montagne « Déplace-toi ! » et elle se déplacera. » Evangile apocryphe de Thomas, 53



James Wines, « L’architecture verte »
Théodore Monod, « Le chercheur d’absolu »
Benjamin Franklin

21 septembre 2006

Du monde qui nous porte (9)

 

"Ils diront à la montagne" : discussion virtuelle entre penseurs réunis ici artificiellement par montages/collages + ou - aléatoires de citations diverses ou courts extraits récoltés au fil de lectures éclectiques.

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Parking de supermarché 

 
 

   La ville (1)

Ilya Prigogine
Comparez un cristal et une ville. Le premier est une structure d’équilibre, vous pouvez le conserver dans le vide. La seconde a également une structure bien définie, mais celle-ci dépend de son fonctionnement. Un centre religieux et un centre commercial n’ont ni la même fonction ni la même structure. Ici, la structure résulte du type d’interaction avec l’environnement. Si nous isolions la ville, elle mourrait. Structure et fonction sont inséparables.

Chef Seattle
Il n'y a pas d'endroit paisible dans les villes de l'homme blanc. Pas d'endroit pour entendre les feuilles se dérouler au printemps, ou le froissement des ailes d'un insecte. Mais peut-être est-ce parce que je suis un sauvage et ne comprends pas. Le vacarme semble seulement insulter les oreilles. Et quel intérêt y-a-t-il à vivre si l'homme ne peut entendre le cri solitaire de l'engoulevent ou les palabres des grenouilles autour d'un étang la nuit ? Je suis un homme rouge et ne comprends pas. L'Indien préfère le son doux du vent s'élançant au-dessus de la face d'un étang, et l'odeur du vent lui-même, lavé par la pluie de midi, ou parfumé par le pin pignon.

Théodore Monod
Jamais l’homme n’a eu tant de moyens à sa disposition, jamais il n’a été dans une aussi parfaite ignorance des fins auxquelles il devait les appliquer. La civilisation vraie se définira par ses fins, qui seront nécessairement la culture des attributs distinctifs de l’humanité, ceux que l’homme st seul à posséder. En vitesse il sera battu par la gazelle, en diligence par la mouche maçonne, en force par l’éléphant, en férocité par la panthère, et les fourmis réaliseront mieux encore que lui l’Etat totalitaire. Ce qui lui appartient en propre c’est la raison qui poursuit la vérité, le sens du juste et de l’injuste qui conditionne la vie morale, l’émotion esthétique, à la recherche de la beauté. Pas de civilisation véritable dans une société qui ne fera pas la place à ces trois éléments. Donc pas de civilisation possible dans une société où l’homme n’est plus libre de penser, d’agir, de créer, sous un régime totalitaire par exemple.

Pierre Rabhi
Préserver les espaces de la sensibilité, réduire les servitudes au matérialisme intégral en aménageant une place aux valeurs de bien-être gratuites, cela me semble si légitime, si étroitement lié à notre présence même sur la planète que je n’y vois pas une innovation, mais une sorte de réflexe vital. Quand on y songe, il semble que le mode de vie moderne émousse effectivement notre quête profonde. La prolifération des divertisseurs et des divertissements tarifés, dont le besoin nous est vivement recommandé, est peut-être proportionnelle à l’ennui intimement mêlé à la trame de nos vies. Les pulsions vitales, originelles, se heurtent aux murs de la banalité programmée. Nous sommes alors atteints de vieillissement précoce. Spectateurs passifs devant nos boutons et nos écrans, avec nos marchands et nos politiciens nous regardons les évènements du monde, machinalement, sans autres miracles que ceux de la technologie, nous voyons défiler le chapelet des jours qui nous conduisent à notre propre terme. Mais tout cela n’est peut-être que « point de vue personnel », comme on dit …

Chef Seattle
Je suis un sauvage et je ne connais pas d'autre façon de vivre. J'ai vu un millier de bisons pourrissant sur la prairie, abandonnés par l'homme blanc qui les avait abattus d'un train qui passait. Je suis un sauvage et ne comprends pas comment le cheval de fer fumant peut être plus important que le bison que nous ne tuons que pour subsister. Qu'est-ce que l'homme sans les bêtes ? Si toutes les bêtes disparaissaient, l'homme mourrait d'une grande solitude de l'esprit. Car ce qui arrive aux bêtes, arrive bientôt à l'homme. Toutes choses se tiennent.

Lao Zi
Qui trop amasse alourdira sa perte
Se contenter de peu c’est parer à la disgrâce
S’arrêter juste à temps, prévenir tout péril.


« Si deux sont l’un avec l’autre en paix dans la même maison, ils diront à la montagne « Déplace-toi ! » et elle se déplacera. » Evangile apocryphe de Thomas, 53





Ilya Prigogine, « La fin des certitudes »
Chef Seattle, 1854, Réponse au gouvernement américain
Théodore Monod, « Le chercheur d’absolu »
Pierre Rabhi, « L’offrande au crépuscule »
Chef Seattle, 1854, Réponse au gouvernement américain
Lao Zi, “Tao te king”, 44

21 septembre 2006

Du monde qui nous porte (8)

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Colonne Trajane et nuages mouvants

   

   Le roi de la création (6)

Arnold Toynbee

L’espèce humaine est la seule à massacrer femmes, enfants et vieillards de l’"ennemi" en plus de ses combattants mâles. Stigmatisations par les œuvres d’art telles que : palette de Narmer, bas-relief d’Eanatoum, stèle de Naram Sin, l’épopée homérique et la colonne trajane. La monstruosité spécifiquement humaine qui a le plus de mal à disparaître est le meurtre, sous la forme rituelle du sacrifice humain. Ce sont les états souverains qui ont été le principal objet d’adoration de l’humanité au cours des 5 000 dernières années. Et ces divinités ont demandé et obtenu le sacrifice d’hécatombes d’humains.

Théodore Monod
J’avais reçu le baptême du désert et compris que nous ne sommes pas une moyenne mais une addition.

Jean D’Ormesson
Les êtres humains sont incertains et divers comme ces nuages dans le ciel qui se transforment et disparaissent. Ce n’est que par commodité que nous les considérons comme des touts cohérents et fermés. Ils n’ont pas de qualité propre. Impossible de les réduire à une formule unique. La continuité n’est pas leur fort. Emportés dans le temps, victimes de leurs passions qui proviennent d’eux-même sans doute, mais aussi de nulle part, ils n’ont de réalité que dans l’instant présent. Il n’est pas impossible de reconstruire leur passé. Personne ne peut prévoir leur avenir. Misère de la psychologie : nous ne pouvons rien faire d’autre que de les raconter.

Georges Perros
Pour ne pas juger les autres, il ne faut pas les fréquenter. Car la moindre des politesses, dans la fréquentation, c’est l’estime. Et l’estime est un jugement.

Charles Chaplin
Il est écrit dans l’Evangile selon Saint Luc «Le Royaume de Dieu est dans l’être humain», pas dans un seul humain ni dans un groupe humain, mais dans tous les humains, mais en vous, en vous le peuple qui avez le pouvoir, le pouvoir de créer le bonheur. Vous, le peuple, vous avez le pouvoir, le pouvoir de rendre la vie belle et libre, le pouvoir de faire de cette vie une merveilleuse aventure. Alors au nom même de la Démocratie, utilisons ce pouvoir. Il faut tous nous unir, il faut tous nous battre pour un monde nouveau, un monde humain qui donnera à chacun l’occasion de travailler, qui apportera un avenir à la jeunesse et à la vieillesse la sécurité.



« Si deux sont l’un avec l’autre en paix dans la même maison, ils diront à la montagne « Déplace-toi ! » et elle se déplacera. » Evangile apocryphe de Thomas, 53




Arnold Toynbee, "La seconde aventure de l’humanité"

Théodore Monod, « Le chercheur d’absolu »

Jean D’Ormesson, « Voyez comme on danse »

Georges Perros, « Papiers collés »

Charles Chaplin, « Le Dictateur », 1940

21 septembre 2006

Du monde qui nous porte (7)

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Paris - Périphérique est

"Légère est ma raison couverte de nuages"

Merlin, Livre noir de Camarthen



   Le roi de la création (5)

James Wines, architecte
Les organisations gouvernementales internationales préconisent désormais une stratégie mondiale, en vertu de laquelle les résultats économiques d’une industrie privée ou d’une nation ne pourront plus être mesurés uniquement sur des critères de productivité ou d’accroissement des bénéfices mais aussi en fonction de leur impact écologique. Mais tous ces gestes de bonne volonté ne sont finalement que des palliatifs d’ordre technologique et économique – face à un potentiel de risques dont la menace grossit de jour en jour. En réalité, le défi se formule en des termes plus catégoriques : il s’agit de mettre au point une philosophie écologique de portée mondiale et, sur cette base, de mettre en œuvre la mutation la plus révolutionnaire que les sociétés humaines aient jamais connue depuis l’invention de l’agriculture. Au risque de paraître attacher trop d’importance à cette question, je ne pense pas exagérer en disant que l’humanité, en définitive, ne sera sauvée que par une sorte d’ « écoreligion » fondée sur une philosophie de la « connexion ». cette fusion totale de l’esprit et de la nature est à la base de toute expérience écocentrée authentique. A de rares exceptions près, dont les civilisations aborigènes, l’existence humaine est gouvernée à l’heure actuelle par la seule obsession du profit et par une technocratie acquise à la consommation.

Noam Chomsky, linguiste
La propagande est à la démocratie ce que la violence est à la dictature.

David Icke, gourou paranoïaque antisémite ou auteur ésotériste à succès
Si vous voulez cacher quelque chose aux peuples, inculquez-leur une façon de penser qui soit la plus éloignée possible de ce qui se passe vraiment afin que, si la vérité est révélée au grand jour, elle paraisse bien trop ridicule et fantastique pour que la majorité l'accepte. Et en effet, si vous faites suffisamment bien votre travail, les gens vont tourner la vérité en dérision, dire que c'est de la folie, et ridiculiser quiconque essayera de la promouvoir.

Georges Clémenceau, journaliste et homme politique français

On ne ment jamais autant qu'avant les élections, pendant la guerre et après la chasse.

Umberto Eco, sémiologue
Le devoir de qui anime les hommes est peut-être de faire rire de la vérité, faire rire la vérité, car l'unique vérité est d'apprendre à nous libérer de la passion insensée pour la vérité.

Montesquieu, philosophe
Un homme simple qui n'a que la vérité à dire est regardé comme le perturbateur du plaisir public. On le fuit, parce qu'il ne plaît point ; on fuit la vérité qu'il annonce, parce qu'elle est amère ; on fuit la sincérité dont il fait profession, parce qu'elle ne porte que des fruits sauvages ; on la redoute, parce qu'elle humilie, parce qu'elle révolte l'orgueil, qui est la plus chère des passions, parce qu'elle est comme un peintre fidèle, qui nous fait nous voir aussi difformes que nous le sommes.

William Faulkner, écrivain, Prix Nobel de littérature
Les batailles ne se gagnent jamais. Elles ne sont même pas engagées. Le champ de bataille ne révèle à l’homme que sa propre folie et son désespoir, et la victoire n’est rien de plus qu’une illusion de philosophes et de fous.

Maurice Allais, économiste et physicien
La vérité ne se définit pas comme étant l'opinion de la majorité : la vérité est ce qui découle de l'observation des faits.


« Si deux sont l’un avec l’autre en paix dans la même maison, ils diront à la montagne « Déplace-toi ! » et elle se déplacera. » Evangile apocryphe de Thomas, 53



James Wines, « L’architecture verte »
Noam Chomsky

David Icke
Clémenceau,
fr.wikiquote.org/
Umberto Eco, « Le nom de la rose »

Montesquieu

William Faulkner, « Le bruit et la fureur »

Maurice Allais, X31, prix Nobel d'économie

21 septembre 2006

Du monde qui nous porte (6)

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Nature auto-organisée



   Le roi de la création (4)

C. K. Biebracher, G. Nicolis et P. Schuster
Le maintien de l’organisation dans la nature n’est pas – et ne peut pas être – réalisé par une gestion centralisée, l’ordre ne peut être maintenu que par une auto-organisation. Les systèmes auto-organisateurs permettent l’adaptation aux circonstances environnementales ; par exemple ils réagissent à des modifications de l’environnement grâce à une réponse thermodynamique qui les rend extraordinairement flexibles et robustes par rapport aux perturbations externes. Nous voulons souligner la supériorité des systèmes auto-organisateurs par rapport à la technologie humaine habituelle qui évite soigneusement la complexité et gère de manière centralisée la grande majorité des processus techniques.

Martin Heidegger
Exploiter la Terre est une chose, mais c’est tout autre chose que de recevoir ses bienfaits et de s’initier à la loi de ce don de manière à se faire le berger de l’être et à respecter l’inviolabilité du possible.

Charles Chaplin
L’envie a empoisonné l’esprit des hommes, a barricadé le monde avec la haine, nous a fait sombrer dans la misère et les effusions de sang. Nous avons développé la vitesse pour nous enfermer en nous-mêmes. Les machines qui nous apportent l’abondance nous laissent dans l’insatisfaction. Notre savoir nous a fait devenir cyniques. Nous sommes inhumains à force d’intelligence, nous ne ressentons pas assez et nous pensons beaucoup trop. Nous sommes trop mécanisés et nous manquons d’humanité. Nous sommes trop cultivés et nous manquons de tendresse et de gentillesse. Sans ces qualités humaines, la vie n’est plus que violence et tout est perdu. Les avions, la radio nous ont rapprochés les uns des autres, ces inventions ne trouveront leur vrai sens que dans la bonté de l’être humain, que dans la fraternité, l’amitié et l’unité de tous les hommes. En ce moment même, ma voix atteint des millions de gens à travers le monde, des millions d’hommes, de femmes, d’enfants désespérés, victimes d’un système qui torture les faibles et emprisonne des innocents.

Pascal
Mais quand l’univers l’écraserait, l’homme serait encore plus noble que ce qui le tue, parce qu’il sait qu’il meurt, et l’avantage que l’univers a sur lui ; l’univers n’en sait rien.

 

« Si deux sont l’un avec l’autre en paix dans la même maison, ils diront à la montagne « Déplace-toi ! » et elle se déplacera. » Evangile apocryphe de Thomas, 53



C. K. Biebracher, G. Nicolis et P. Schuster, in Ilya Prigogine, « La fin des certitudes »
Martin Heidegger,in James Wines, « L’architecture verte »

Charles Chaplin, « Le Dictateur », 1940

21 septembre 2006

Du monde qui nous porte (5)

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Matin de brumes à l'orée de Brocéliande

 

   Le roi de la création (3)

 

Théodore Monod
Quant à nous, le modernisme nous a transformés, et même déformés, par son enchaînement de nuisances. Bien que je ne sois pas contre le progrès matériel quand il peut épargner –– et non pas éviter, comme il est souvent dit –– de la peine aux être humains, je crains le pouvoir des technocrates. Ces Faust veulent prendre le Monde en main. Nous aurions alors une marée de consommateurs aveuglés, ignorants tout de la Terre, de ses cycles et richesses. Un Homo urbicus sans relation avec le cosmos qui fait parite de sa chair. La cité a rendu l’homme sédentaire. C’est le lieu où il exprime certaines de ses barbaries. Le temps des quatre saisons a disparu au cœur d’une société presse-boutons. La ville, c’est le temple, la caserne, la prison, le mauvais lieu et la civilisation s’est répandue dans ses architectures. Les enseignants ne sont-ils pas obligés de faire visiter des fermes aux enfants du béton afin de leur montrer que l’œuf vient  bien de la poule et que la pomme de terre, contrairement à la pomme, ne pousse pas sur un arbre …

Arnold Toynbee
Jusqu’au troisième quart du XXe siècle, l’humanité a sous-estimé l’accroissement de son pouvoir d’agir sur la biosphère.

Théodore Monod
Nous compliquons trop nos existences. Mon père disait : « Nous sommes possédés par nos possessions. » Le désert nous apprend à nous soustraire des futilités et inutilités. Dans son espace, nous sommes à la limite de la survie. Les grandes cités nous submergent de superflu dans tous les domaines. Ces boutiques de gadgets, cette marée de nourriture, de vêtements. Ces maisons envahies par quantité de meubles et de bibelots. Tout cela incite les gens à posséder, acheter tout à crédit, y compris leur vacances. Placés dans une spirale infernale, ils sont dépendants de la société de consommation. Alors que la source du bonheur est en nous-mêmes. Pour certains, je crains que cette nappe phréatique ne soit tarie. Même les enfants sont blasés par un déluge de jouets.

Théodore Roszak
Nous savons au fond de nous-mêmes que notre façon d’exploiter l’environnement de notre planète a quelque chose de dément.

« Si deux sont l’un avec l’autre en paix dans la même maison, ils diront à la montagne « Déplace-toi ! » et elle se déplacera. » Evangile apocryphe de Thomas, 53



Théodore Monod, « Le chercheur d’absolu »
Arnold Toynbee, "La seconde aventure de l’humanité"

Théodore Monod, « Le chercheur d’absolu »
Théodore Roszak, in James Wines, « L’architecture verte »

21 septembre 2006

Du monde qui nous porte (4)

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Tête de pierres

 

   Le roi de la création (2)

Ilya Prigogine

L’indéterminisme, défendu par Whitehead, Bergson ou Popper, s’impose désormais en physique. Mais il ne doit pas être confondu avec l’absence de prévisibilité qui rendrait illusoire toute action humaine. C’est de limite à la prévisibilité qu’il s’agit. De toute façons, l’indéterminisme ne traduit pas un choix métaphysique, il est la conséquence de la description statistique qu’exigent les systèmes dynamiques instables. Qui plus est il affecte aussi bien la mécanique classique que la mécanique quantique.

Arnold Toynbee
Les êtres humains sont uniques dans leur aptitude au mal parce qu’ils sont uniques dans leur aptitude à prendre conscience de ce qu’ils font et à opérer des choix délibérés.

Confucius
L'archer est un modèle pour le sage. Quand il a manqué le milieu de la cible, il en cherche la cause en lui-même.

Antonio R. Damasio
Presque tous les sites de lésion cérébrale associés à une perturbation significative de la conscience-noyau ont un trait important en commun : ils sont situés près de la ligne médiane du cerveau ; en fait, les côtés gauche et droit de ces structures sont comme des images en miroir, se regardant mutuellement à travers la ligne médiane. Au niveau du tronc cérébral et du diencéphale (région qui regroupe le thalamus et l’hypothalamus), les sites lésés se trouvent près du long ensemble de canaux et de ventricules qui définissent la ligne médiane de tout le système central. Au niveau cortical, ils sont situés dans la surface médiane (interne) du cerveau. Aucun d’eux n’est visible lorsque nous inspectons les surfaces latérales (externes) du cerveau, et ils occupent tous une position étrangement « centrale ». Ces structures sont d’une époque ancienne de l’évolution, elles sont présentes dans de nombreuses espèces non humaines, et elles arrivent tôt à maturité dans le développement humain individuel.

Théodore Monod
L’homme préhistorique était plus sage que celui de la cybernétique. Ce prédateur, champion de la destruction, du ravage et du profit, saccage les ressources naturelles, accumule les engins guerriers.


« Si deux sont l’un avec l’autre en paix dans la même maison, ils diront à la montagne « Déplace-toi ! » et elle se déplacera. » Evangile apocryphe de Thomas, 53



Ilya Prigogine, « La fin des certitudes »
Arnold Toynbee, "La seconde aventure de l’humanité"
Confucius
Antonio R. Damasio, "Le sentiment même de soi"
Théodore Monod, « Le chercheur d’absolu »

21 septembre 2006

Du monde qui nous porte (3)

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 Le roi de la création (1)

 

Cavanna

Il a fallu que survienne cette saloperie : la conscience. Et maintenant il y a quelqu'un pour contempler l'Univers, il y a quelqu'un qui sait qu'il est là, qu'il vit, qu'il vit très provisoirement, et qu'il va mourir : moi. La conscience est là, je ne peux pas faire qu'elle n'y soit pas, je ne peux pas faire comme si elle n'y était pas, je ne peux pas redevenir singe, ou chien, ou limace, ou caillou... La conscience est là, c'est à dire l'angoisse, en pleine gueule.

 

Platon
Mais crois-tu qu’un homme doué d’élévation dans la pensée, et à qui il est donné de contempler tous les temps et tous les êtres, puisse regarder la vie humaine comme quelque chose de grand ?
C’est impossible dit-il.

 

Arnold Toynbee
Cependant il y a dans la biosphère une conscience qui condamne et abhorre ce qui est mal. Cette conscience réside dans l’homme. Nous savons que parfois les humains sont capables d’accomplir des actes désintéressés et altruistes au point de se sacrifier pour le bien de leurs semblables.

 

Marc Aurèle
Pense à la substance qui forme le tout et dont tu as reçu une parcelle ; à la durée toute entière, dont un court et imperceptible intervalle t’a été attribué ; et à la destinée, où tu as ta place, toute petite.

 

Ilya Prigogine
Copernic a montré que la terre n’est pas au centre de l’Univers. Darwin a montré que nous sommes des animaux parmi d’autres. Et Freud lui-même que notre vie spirituelle n’est que partiellement consciente. La science serait ainsi source de blessures narcissiques successives. Il me semble que la physique loin de l’équilibre inverse cette perspective. L’activité humaine, créative et innovante, n’est pas étrangère à la nature. On peut la considérer comme une amplification et une intensification de traits déjà présents dans le monde physique, et que la découverte des processus loin de l’équilibre nous a appris à déchiffrer.

 

Umberto Eco
Personne ne nous impose de savoir. Il le faut, un point c'est tout, fût-ce au prix de mal comprendre.


« Si deux sont l’un avec l’autre en paix dans la même maison, ils diront à la montagne « Déplace-toi ! » et elle se déplacera. » Evangile apocryphe de Thomas, 53



Cavanna
Platon, "La République"
Arnold Toynbee, "La seconde aventure de l’humanité"
Marc Aurèle, Livre V, 24
Ilya Prigogine, "La fin des certitudes"
Umberto Eco, "Le nom de la rose"

21 septembre 2006

Du monde qui nous porte (2)

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 La Terre mère (2)
 

   

 Jean D’Ormesson
S’il y avait un autre monde, ce monde-ci n’était rien. Et s’il n’y en avait pas, ce monde-ci était tout – mais c’était une farce monstrueuse et tout était moins que rien.

Ilya Prigogine
Les lois de la nature acquièrent alors une signification nouvelle : elles ne traitent plus de certitudes mais de possibilités. Elles affirment le devenir et non plus seulement l’être. Elles décrivent un monde de mouvements irréguliers, chaotiques, un monde plus proche de celui qu’imaginaient les atomistes anciens que des orbites newtoniennes. Ce désordre constitue précisemment le trait fondamental de la représentation microscopique applicable aux systèmes auxquels la physique avait, depuis le XIXe siècle appliqué une description évolutionniste, celle que le second principe de la thermodynamique traduit en termes de croissance de l’entropie.

Lao Zi
Quiconque veut s’emparer du monde et s’en servir
Court à l’échec
Le monde est un vase sacré
Qui ne supporte pas qu’on s’en empare et qu’on s’en serve
Qui s’en sert le détruit
Qui s’en empare le perd.


« Si deux sont l’un avec l’autre en paix dans la même maison, ils diront à la montagne « Déplace-toi ! » et elle se déplacera. » Evangile apocryphe de Thomas, 53


Jean D’Ormesson, « Voyez comme on danse »
Ilya Prigogine, « La fin des certitudes »
Lao Zi, “Tao te king”, 29

21 septembre 2006

Du monde qui nous porte (1)

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Galets

 

Quelque part au bord de la Terre

Umberto Eco
Ils ne s’exprimèrent pas exactement en ces termes, mais chacun exposa avec détachement son opinion, mêlée à la profonde certitude que, de toute façon, la chose n’aurait aucune incidence sur la courbe générale de l’entropie et la mort thermique de l’Univers.


   La Terre mère (1)
   

Tatanka Yotanka
Regardez, mes frères, le printemps est venu ; la terre a reçu les baisers du soleil et nous verrons bientôt les fruits de cet amour !
Chaque graine est éveillée et de même tout animal est en vie. C’est à ce pouvoir mystérieux que nous devons, nous aussi, notre existence et c’est pourquoi nous concédons à nos voisins, même à nos voisins animaux, autant de droit qu’à nous d’habiter cette terre.
Cependant écoutez-moi, mes frères, nous devons maintenant compter avec une autre race –– petite et faible quand nos pères l’ont rencontrée pour la première fois, mais aujourd’hui devenue tyranique. Fort étrangement, ils ont dans l’esprit la volonté de cultiver le sol et l’amour de posséder est chez eux une maladie. Ce peuple a fait des lois que les riches peuvent briser mais non les pauvres. Ils prélèvent des taxes sur les pauvres et les faibles pour entretenir les riches qui gouvernent. Ils revendiquent notre mère à tous, la terre, pour eux seuls et ils se barricadent contre leurs voisins ; ils l’a défigurent avec leurs constructions et leurs rebuts. Cette nation est comme un torrent de neige fondue qui sort de son lit et détruit tout sur son passage.

lya Prigogine
Il y a une distinction fondamentale entre les systèmes stables et instables. En bref, les systèmes dynamiques stables sont ceux où de petites modifications des conditions initiales produisent de petits effets. Mais pour une classe très étendue de systèmes dynamiques, ces modifications s‘amplifient au cours du temps. Les systèmes chaotiques sont un exemple extrème de système instable car les trajectoires correspondant à des conditions initiales aussi proches que l’on veut divergent de manière exponentielles au cours du temps. On parle alors de « sensibilité aux conditions initiales » telle que l’illustre la parabole bien connue de l’ « effet papillon » : le battement des ailes d’un papillon dans le bassin amazonien peut affecter le temps qu’il fera aux Etats-Unis.

Chef Seattle
Cette eau scintillante qui coule dans les ruisseaux et les rivières n'est pas seulement de l'eau mais le sang de nos ancêtres.

E.Scrödinger
La vie se nourrit d’un « flux entropique négatif », mais on peut dire aussi que la vie se trouve associée à la production d’entropie, et donc aux processus irréversibles.

Arnold Toynbee
Bien qu’il soit possible qu’existent d’autres biosphères, il est tellement improbable que nous puissions atteindre l’une d’elles que nousferions bien de concentrer nos efforts et nos pensées sur cette biosphère-là (la nôtre). Il nous faut invotorier son histoire, prévoir son avenir et faire tout ce que l’activité humaine peut faire de manière à être sûr que cette biosphère (la biosphère) demeurera habitable tant que des forces cosmiques échappant au contrôle de l’homme ne la rendront pas inhabitable.

 

« Si deux sont l’un avec l’autre en paix dans la même maison, ils diront à la montagne « Déplace-toi ! » et elle se déplacera. » Evangile apocryphe de Thomas, 53


Umberto Eco, « Comment voyager avec un saumon »
Tatanka Yotanka - Sitting Bull, guerrier sioux, « Pieds nus sur la Terre sacrée »
lya Prigogine, « La fin des certitudes »
Chef Seattle, 1854, Réponse au gouvernement américain
E.Scrödinger, “What is life ? », in Ilya Prigogine, « La fin des certitudes »
Arnold Toynbee, "La seconde aventure de l’humanité"

21 septembre 2006

Ils diront à la montagne « Déplace-toi ! »

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Publiés en vrac au Fond du Lac, je les organise ici les uns à la suite des autres pour vous permettre une lecture suivie, de haut en bas. Le dernier message est atteignable d'un clic sur la souris, sur la gauche de l'écran. Bonne lecture !

 

Rome



«  Si deux sont l’un avec l’autre en paix dans la même maison, ils diront à la montagne « Déplace-toi ! » et elle se déplacera. »

 

Evangile apocryphe de Thomas, 53

   

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