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Ils diront à la montagne
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21 septembre 2006

De ma folie (1)

"Ils diront à la montagne" : discussion virtuelle entre penseurs réunis ici artificiellement par montages/collages + ou - aléatoires de citations diverses ou courts extraits récoltés au fil de lectures éclectiques.

« Rien ne m'est sûr que la chose incertaine. »
François Villon, 1431-1463



 Etre là (1)

André Gide
Toi qui viendras lorsque je n'entendrai plus les bruits de la terre et que mes lèvres ne boiront plus sa rosée - toi qui, plus tard, peut-être me liras — c’est pour toi que j'écris ces pages; car tu ne t’étonnes peut-être pas assez de vivre; tu n’admires pas comme il faudrait ce miracle étourdissant qu'est la vie.

   
Théodore Monod
Au désert, l’heure du thé est un moment de repos, mais aussi une cérémonie. Il faut trouver du bois, rarissime. Préparer le feu. Le premier thé est amer comme la vie. Pour ma part, je n’ai pas trouvé la vie amère, car j’ai été doté de grands privilèges. La vie a aiguisé ma curiosité, mon goût de la recherche. Mon étonnement est insatiable. Le deuxième thé est fort comme l’amour, le troisième suave comme la mort.

 

arbres_dune2

   

Georges Perros
Le fait même de se montrer sans cesse aux autres avec le masque de celui que l’on voudrait être nous fait perdre l’envie d’être véritablement celui-là et de travailler à le devenir.

   

Antoine de Saint-Exupéry
Où nous emportes-tu ? Ce navire sombrera avec le fruit de nos efforts. Dehors je sens que le temps coule en vain. Je sens le temps qui coule. Il ne doit point couler ainsi, sensible, mais durcir et mûrir et vieillir. Il doit ramasser peu à peu l’ouvrage. Mais que durcit-il, désormais, qui vienne de nous et qui restera ?

Car le chagrin est toujours fait du temps qui coule et n’a point formé son fruit. Il est chagrin de la fuite des jours, du bracelet perdu lequel est du temps qui s’égare, ou de la mort du frère laquelle est du temps qui ne sert plus.

Ceux-là ne savent point attendre et ne comprendront aucun poème, car leur est ennemi le temps qui répare le désir, habille la fleur ou mûrit le fruit. Ils cherchent à tirer leur plaisir des objets, quand il ne se tire que de la route qui se lit au travers. Moi je vais, je vais et je vais. Et quand me voici dans le jardin qui m’est une patrie d’odeurs, je m’assieds sur le banc. Je regarde. Il est des feuilles qui s’envolent et des fleurs qui se fanent. Je sens tout qui meurt et se recompose. Je n’en éprouve point de deuil. Je suis vigilance, comme en haute mer. Non patience, car il ne s’agit point d’un but, le plaisir étant de la marche. Nous allons, mon jardin et moi, des fleurs vers les fruits. Mais à travers les fruits vers les graines. Et à travers les graines vers les fleurs de l’année prochaine. Je ne me trompe point sur les objets.

 

Umberto Eco
L'unique chose à quoi on doit penser, et je m'en rends compte sur la fin de ma vie, c'est à la mort.

   

« Si deux sont l’un avec l’autre en paix dans la même maison, ils diront à la montagne « Déplace-toi ! » et elle se déplacera. » Evangile apocryphe de Thomas, 53

 


André Gide, "Les nourritures terrestres" ou "Paludes" ? (je ne sais plus !)
Théodore Monod, « Le chercheur d’absolu »
Georges Perros, « Papiers collés »
Antoine de Saint-Exupéry, « Citadelle »
Umberto Eco, « Le nom de la rose »

   

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